Bonjour à tous !
Merci pour l'accueil, je prends connaissance de vos réponses et vais essayer de répondre aux questions qui m'ont été posées.
victor123 a écrit:Qu'est-ce qui vous amené il y quelques années, à venir sur ce forum, et à le suivre avec une "fascination" qui semble avoir perduré jusqu'à aujourd'hui? Etait-ce déjà dans une démarche professionnelle, ou plutôt dans le cade d'un intérêt personnel, et -pourquoi pas- dans une idée de rencontrer un jour une poupée de compagnie, sans avoir pu concrétiser ce projet?
C'était déjà dans un cadre professionnel, à vrai dire à l'époque je m'intéressais à des sujets qui concernaient la robotique et les relations qu'auront les hommes et les robots.
Pendants mes recherches je suis tombé - je ne sais plus comment- sur les dolls, et j'ai vu que certaines personnes vivaient déjà avec, ce qui a piqué ma curiosité, du coup je me suis renseigné sur le sujet.
victor123 a écrit:Quel est votre parcours professionnel? Pour quelle chaîne ou agence de journalisme télévisuel travaillez vous?
Dans mon métier on a souvent plusieurs projets en développement car les productions et les chaînes font souvent le tri, c'est un peu la logique du "beaucoup d'appelés pour peu d'élus".
A l'époque j'étais beaucoup plus avancé dans le développement d'un autre sujet, du coup j'ai mis les "dolls" entre parenthèse.
D'une manière générale on peut retrouver dans mes autres documentaires une certaine constance : celle de s'intéresser à la personnalité d'hommes et de femmes ayant fait des choix de vie peu banals.
Je me suis donc intéressé au monde des cataphiles qui parcourent en toute illégalité les centaines de kilomètres de galeries que comportent les catacombes de Paris. J'ai aussi suivi un couple qui a fait le pari fou d'acheter une friche dans le but d'en faire un haut lieu du Street Art, ou bien un collectif de citoyens qui ont mené leur enquête sur les problèmes sanitaires causés par un complexe Secret Défense, où les détonateurs des bombes atomiques étaient testés et fabriqués.
Des sujets donc très variés mais sur lesquels on retrouve toujours ma proximité avec les gens et leur quête personnelle.
Je travaille principalement pour France Télévisions et avec le même producteur depuis le début.
Le processus est toujours le même, je propose mon idée au producteur, si ça lui plaît il le propose à la chaîne, et si ça lui plaît également, alors on décide de faire le film !
victor123 a écrit:Les poupées de compagnie sont tout sauf des existants de science-fiction. Elles sont bien réelles, et si vous avez un jour l'opportunité d'en approcher une de près, vous constaterez que leur poids est conséquent - voire très conséquent- que leur déplacement et leur mise en position est compliquée, risquée et toujours laborieuse, que la plupart ont des fragilités, qui mènent parfois à des catastrophes irréparables...
J'ai effectivement pu constater tout ça en rendant visite à Etienne, c'est vrai qu'une fois qu'elles sont en face de nous c'est tout de suite plus concret, notamment au niveau du poids, on ne peut pas s'imaginer à quel point il peut être difficile pour les modèles les plus lourds de les manipuler sans risquer de les abîmer (ou de se faire mal au dos
)
victor123 a écrit:Une de vos consoeurs, Catherine Elisabeth a d'ailleurs écrit en 2005 un ouvrage remarquable "Des Poupées et des Hommes" très bien documenté, et illustré par les photos d'Elena Dorfman. Si vous ne le connaissaez pas, je vous invite à le lire. Il est vrai qu'un livre de ce type, avec un tel niveau d'objectivité et de qualité de rédactionnelle, nous manque en 2023.
C'était mon livre de chevet de cet été
j'ai pris un réel plaisir à le lire d'ailleurs !
victor123 a écrit:Par ailleurs, les écrits anthropologiques d'Agnès Giard, pour ne citer qu'elle, sont à lire avec profit, notamment pour éviter certains pièges conceptuels lorsqu'on aborde les questions d'interactions entre humain et objets, particulièrement dans le cas des objets anthropomorphes.
Effectivement lors de mes recherches je suis souvent tombé sur le nom d'Agnès Giard !
victor123 a écrit:NB - La notion de "communauté" est très ambivalente en ce qui concerne les DOs et si un forum est sans conteste un espace d'échanges entre DOs et de socialisation des poupées, il est loin de constituer un espace communautaire bien homogène. Les individualités s'y expriment avec souvent plus de force que les idées communes et partagées, et les infuences externes, notamment celles du monde marchand, sont omniprésentes. Je vous incite à beaucoup de discernement à ce propos, sous peine de sombrer dans des "chapelles", des idées préconçues, des affirmations péremptoires ou intéressées...etc
Oui je comprends, j'employais le terme "communauté" pour faire un raccourci linguistique mais j'imagine que c'est beaucoup plus nuancé que cela comme vous le dîtes. De toute façon ce terme ne sera jamais employé dans le documentaire (sauf si c'est dit par un DO), étant donné que je ne veux pas de voix off !
Herhearthbeats a écrit:Vouloir se renseigner sur le monde des dolls (et de leurs chevaliers servants) montre beaucoup de curiosité effectivement. J'aimerais aussi en savoir plus sur le pouquoi s'intéresser à ce monde, mais aussi ce que vous pensez en montrer au public. Une "communauté" soudée ? (mot tellement massacré aujourd'hui, entre autres pour des raisons publicitaires/électorales) Des gens qui vivent malgré les apparences, plutôt comme la majorité des humains ? Ou est-ce que c'est la façon de présenter la poupée elle-même qui vous intéresse ? Autre ?
Pour vous répondre, il faut savoir que beaucoup de choses vont se mettre en place lors de mes rencontres avec différents DO, je veux vraiment me rapprocher de l'idée que chacun se fait de sa poupée, de sa relation etc...
A ce sujet vous soulignez quelque chose de très intéressant : la présentation de la poupée.
Je voudrais qu'elle soit partie intégrante du film, et magnifiée à travers les choix de cadrages, de mise en scène qu'on aura décidé avec le DO. Des beaux plans de cheveux dans le vent, des longs plans sur les regards, les reflets dans les yeux etc.
Ce film a aussi pour vocation d'avoir un côté artistique dans le traitement du sujet.
Ensuite concernant le contenu, je vais beaucoup m'en remettre aux DO avec qui je vais tourner, je vais m'adapter à eux, à leur histoire, c'est à dire qu'éditorialement parlant, le film va aussi s'écrire avec eux. S'ils veulent parler de communauté, de leurs ressentis, du regard des autres etc, ce sera libre à eux de le faire. Je reste très souple concernant ce qui sera raconté dans le film.
Il y aura plusieurs profils de DO, le but est que chacune de leur histoires soit complémentaire.
C'est aussi pour ça que je m'octroie du temps, plus que pour n'importe quel autre sujet, car le film va s'écrire progressivement avec eux.
J'espère avoir répondu à toutes les interrogations ! si vous en avez d'autres allez-y !
Bon dimanche